La grève des médecins a favorisé l'automédication

La grève des médecins du mois de décembre dernier n’a échappé à personne. Elle a d’ailleurs eu quelques conséquences notables avec la fermeture des cabinets. Mais elle a également contribué à la croissance du marché de l’automédication.

Développer l’automédication ?

La fin d’année 2014 a été marquée par une grève des médecins. Si les médias ont bien relayé l’objet de leur mécontentement, ils ont en revanche moins parlé des conséquences qu’elle a pu avoir sur la façon dont les Français se soignaient.

En effet, l’automédication a connu une croissance fulgurante avec un chiffre d’affaires de 224 millions d’euros, dont au moins 8,2 millions directement applicables à la grève, d’après l’Afipa, le syndicat de l’industrie de l’automédication. Une somme non négligeable puisqu’elle correspond au chiffre d’affaires mensuel le plus important depuis dix ans.

Ce chiffre s’explique principalement par le fait que les patients n’avaient pas à leur disposition un médecin généraliste, ils se sont donc déplacés directement chez le pharmacien pour des pathologies bénignes. Pascal Brossard, président de l’Afipa, voit en ce mouvement la preuve que « l’automédication responsable » peut être une « première étape du parcours de soins ». Il faut favoriser l’automédication « pour laisser les médecins se concentrer sur des pathologies plus graves », souligne t’il. D’ailleurs, il ne cache pas sa volonté de voir plus de médicaments vendus sans ordonnance en pharmacie.

Un marché en stagnation :

Alors que le marché de l’automédication avait reculé de 3% en 2013, l’année 2014 a laissé place à une stagnation avec 2,12 milliards d’euros. Dans le secteur, les laboratoires leaders restent les mêmes : Sanofi (Doliprane), Boiron et Jonhson&Jonhson Santé beauté.

Cependant, le selfcare » (ensemble des produits de santé vendus sans ordonnance) a connu une croissance de 2,1%, pour atteindre 3,45 milliards d’euros en 2014. «Les dispositifs médicaux (cicatrisants, produits de lavage nasal…) et les compléments alimentaires tirent les ventes grâce à l'innovation», précise Jean-François Derré, directeur du cabinet Celtipharm, qui a réalisé l'étude pour l'Afipa. Ainsi, les ventes de dispositifs médicaux ont gagné 6,3%, à 695 millions d'euros, et les compléments alimentaires de 6,4%, à 644 millions d'euros.

Louis.G / Source : www.lefigaro.fr / Image : www.francebleu.fr